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MAGMA MENTAL
30 octobre 2008

Les gardiens du Temple

gif_dictionnaireComme tous les francophones, j'ai appris la langue de Molière au moyen de feuilles de papier, de crayons, d'un Bled (les anciens là, blancs avec "Bled" en bleu sur la couverture), d'un Bescherelle, plus tard d'un Larousse des débutants, plus tard encore d'un Grand Robert...mais surtout à travers des tonnes de littérature.

A l'école, j'ai eu des professeurs qui savaient transmettre l'amour de la langue et le goût du verbe. Qui savaient nous faire entendre notre langue comme on écoute une symphonie. Une année, on nous a emmenés à Paris faire un pèlerinage de la langue française. En dehors de la soirée drôle sur le plateau de Bernard Pivot (ancien élève du bahut voisin du mien, et surtout de l'équipe de foot rivale !), il y eut une visite des demeures de Stendhal et Beaudelaire, un tour de Montmartre et enfin, la séance dans l'assemblée de l'Académie Française. L'impressionnante Académie...
que je voyais comme la demeure des ultimes chevaliers de notre langue...enfant que j'étais, trop engoncée dans mon petit raisonnement franco-français pour palper les menaces pesant sur notre patrimoine linguistique...

Et puis un jour j'ai appris l'existence d'un groupe d'acharnés de la langue française. Des résistants infatigables qui passent leurs journées à tout faire pour officialiser la langue, empêcher les intrusions d'autres langues dans la notre (ah le francophone n'aime pas se mélanger, certes), et plus important encore, continuer à produire la langue. Ce groupe de féroces soldats du français, c'est l'Office Québecois de la Langue Française.

Un véritable générateur à outils linguistiques, cette gang là.
Comme des jeux rigolos pour aider les enfants à assimiler la syntaxe sans sombrer instantanément dans l'ennui profond.
Comme cette quantité IMPRESSIONNANTE de capsules, proposant un gros plan sur une expression ou un champ de vocabulaire. Un peu comme le petit format "Des Mots Des Mots", sur France 2. Mais en version web.
Comme encore la banque de dépannage linguistique (si si), sorte de cours de français à disposition permanente.

Plus fort encore, la fine équipe est un observateur constant du français "positif", c'est-à-dire celui pratiqué dans la réalité tant écrite qu'orale. C'est surtout là que se mesurent les entrées clandestines de termes étrangers, anglophones notamment. Et c'est à ce point particulier que je voulais en venir, dans le fond.
Les français ont à mon sens une pratique très figée de leur langue. Il y a la langue formelle, bien formulée, scolaire puis professionnelle. Celle qui fera dire à une tanche en orthographe que c'est pas normal de recevoir une facture avec une faute, parce que c'est une facture. Ensuite, en plus de la langue orale qui de région en région s'enrichit d'un vocabulaire local souvent folklorique, il y a la langue sectorielle, ciblée. Et là mes chers compatriotes, force est de constater que nous avons un problème. Car nous ne savons pas faire évoluer notre langue au rythme des innovations.
Une nouvelle norme technique sort, notamment en informatique ? Nous voila affublés de jargon anglophone prononcé façon vache normande. Les Académiciens (non, pas ceux du Marais qu'on voudrait pendre un à un par les cheveux...) s'en soucient-ils ? Bof, il y a même des termes anglophones à qui on trace une voie d'honneur jusque dans notre dictionnaire.

Et bien de l'autre côté de la flaque, nos "frères" comme a dit le Petit Nicolas, se battent. Et proposent des nouveautés, et conduisent notre langue dans l'ère moderne. Et nous prient gentiment d'oublier les mails, spams, chats et autres bulletin boards pour évoquer nos courriels, pourriels, clavardages et babillards. Ces gens là gambergent, innovent en linguistique et tentent leur chance. Ils injectent des mots dans la jungle, notamment par Google interposé, et voient si le chaland mord ou pas. Certains mots reviennent à la case départ, pas grave ils retentent autre chose. Et moi je dis, au marché des mots, ils ont plein de choses qui me font bien envie !

Alors faisons comme si nous étions au marché de Noël par exemple, au rayon des friandises, au hasard.
L'office de la langue française nous propose un inventaire des gourmandises qu'on peut se coller sous la dent, et ça sonne musical comme gouleyant. Voici la liste : Arachide Pralinée, Barbe à Papa, Barre de Chocolat, Bonbon, Bonbon à l'érable...

Donc, qu'est-ce qu'on vous sert ma petite dame pour votre goûter linguistique ?

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