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MAGMA MENTAL
11 octobre 2009

Quand la bouffe va, tout va

Aujourd'hui, un petit billet sur un anthologique démon français.

Cette étrange idée proprement française, qui veut qu'en dehors de l'Hexagone il soit à peu près impossible de bien manger. A fortiori sur le continent nord-américain : l'Amérique, cette terre de sauvages, étant grosso modo l'Auschwitz culinaire des bons vieux gaulois.

Ceux qui ont voyagé savent bien que la cuisine française n'a pour elle que son style, et que les aliments de qualité se trouvent à tous les coins de la planète. N'empêche, avant mon départ pour le Permafrost Canada, plusieurs m'ont tapoté l'épaule avec un air chagriné, soulignant que moi l'insatiable gourmande, j'allais morfler une fois rendue ici.

Ne confondons pas Québec et reste de l'Amérique du Nord. Petite précision pour commencer : le mot BOUFFE. Ici la bouffe n'est pas vaguement la nourriture, le terme désigne au contraire le bon graillon, l'heureux mâchon, le plaisir de manger et en particulier de manger sain et local.
Il n'y a qu'à allumer sa télé, acheter des magazines et faire sa commande (remplir son caddie) pour le comprendre. Les émissions de cuisine pullulent, les chefs sont des stars qui font rêver les dames et vendent leurs livres de recettes (assez simples au demeurant) à la chaîne, et les kiosques à journaux débordent de presse spécialisée. Les chaînes d'hypermarchés signent leurs campagnes d'un simple "Vive la Bouffe" (IGA), "Profession : Épicier" (Métro), "Si vite, si bon" (Provigo) et distribuent à tous les coins de leurs magasins des fiches cuisine et des flyers d'aide à la coupe du poisson ou à l'assortiment des mets. Ces épiceries sont des espaces soignés, où la présentation des aliments est valorisante et la signalétique archi pédagogue. Même si on trouve assez facilement des fromages de coupe périmés encore dans les bacs, globalement les aliments frais et de bonne qualité sont très faciles à trouver. Ajoutons à cela la réglementation du secteur, qui veut que la nourriture non transformée ne soit pas taxée. Résultat : ceux qui font leur bouffe avec leurs petites mains ne paient pas de taxes, par opposition aux mangeurs de bouffe en boite et de poissons à coins carrés. 

Donc contrairement aux jérémiades trop souvent entendues, il est tout à fait possible de manger sain et goûtu. Un fait avéré reste une vérité : celui qui est par nature un ventre sur pattes restera téléguidé vers les bonnes choses.

Alors quand vient le temps du comfort food, quand on a sorti les manteaux, les bottes et les bonnes chaussettes, on peut par exemple terminer sa journée de la sorte :

P1070992

Avec l'aide de l'ami Métro qui répète à la télé qu'il nous connaît si bien, ce soir ce fut gratin de brocolis et saucisse italienne (saucisse blanche légèrement aromatisée à la tomate et au basilic).
Budget : 99 sous pour le légume et 2,82$ pour les saucisses. Ajoutons de quoi faire la béchamel et un peu de râpé cheddar/mozza (Kraft, j'avoue...), et nous avons un repas pour deux à 5$ à tout péter.
Qui dit mieux ?

Alors hein, merde aux chialeurs et mort aux idées reçues. Le Québec est une terre de bonne bouffe, qu'on se le dise et si on n'y croit pas, qu'on vienne le vérifier armé de sa fourchette et son couteau ;)

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