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MAGMA MENTAL
24 octobre 2007

Québec : map of the problematic

Alors, où en étions-nous ?

Je crois que la dernière fois je décidais de ralentir pour mes derniers jours de voyage, afin d'errer paisiblement dans les rues de Québec pendant 3 jours au lieu de me taper encore 1000 bornes en deux jours. Ainsi je ne me suis plus levée avant 9h, ai traîné dans des cafés, me suis détachée de toute notion de temps car avoir un minuteur dans la tête rend le quotidien pesant...et il fallait terminer ce voyage tout en légèreté.

Le 1er jour je me suis promenée dans le vieux Québec. Comme c'est une toute petite ville, je décidais de ralentir ma cadence au moins de moitié, pour éviter de boucler la boucle en une seule journée. Ça commence sur le plateau, à l'intérieur de la ville fortifiée, au coeur du vieux Québec. Un dédale de ruelles au charme désuet qui vous ramènent tout droit au point de départ : en Europe. Au début c'est agréable, il y a un parfum de terrain connu, quelque chose de confortable. 

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Mais tout ceci est trop propre, ça y est je commence à m'ennuyer. Mes capteurs ne reçoivent plus assez de stimulii, en plus c'est l'heure de déjeuner et les terrasses sont prises d'assaut par le 3ème âge qui voyage 5 étoiles. Que faire ? Visiter un musée. Rue St Pierre, musée de la civilisation : un régal.
Pour parcourir le temps en peu de temps, depuis les premiers gueux de St Malo venus peupler les bords du St Laurent jusqu'à ce qu'il reste de pertinence dans le débat séparatiste québecois. En passant par la cohabitation entre français et peuples natifs, puis le renversement anglais, les tentatives d'étouffer la culture française (mais le français est une teigne quand on l'attaque sur son identité...), l'émergence d'un sentiment nationaliste, la révolution silencieuse, les deux référendums sans suite, l'ascension fulgurante de Montréal, et aujourd'hui les libéraux au pouvoir. Autres temps, autres priorités.
Le musée propose aussi de survoler la diversité des milieux naturels qui composent cette immense province, et de revenir sur les peuples natifs du Québec. Très chouette.

Dans l'après-midi, j'ai descendu la colline pour traîner sur le vieux port et au marché. Où j'ai enfin profité d'une zone sans touristes, pour débattre avec la fromagère des choix d'importation québecois. Pour qu'on m'explique d'où ils s'entêtent a distribuer presque exclusivement du Roquefort papillon alors que le St Agur est dix fois meilleur et moins cher avec ça. Pour goûter un peu ce qu'elle avait en vitrine et bien sûr, ne rien acheter ("non vous comprenez je voyage...je ne peux pas traîner du truc qui pue la chaussette dans mon sac à dos voyez...")

Après quoi j'ai subi les standards touristiques en traversant la rue St Paul (rue des antiquaires), la place Royale et le quartier Champlain. Ok c'est tout joli, bien entretenu, farci de boutiques de pseudo art dont la moitié est made in China, blablabla...Mais je ne suis pas une japonaise DONC je n'ai pas 12 mille dollars dans les fouilles, et puis ces endroits m'évoquent du déjà vu. Sauf que la notion d'authenticité n'a pas tout à fait le même sens selon où on se trouve. Et là, j'ai l'impression d'être dans du faux, sur le plateau de tournage d'un film de cape et d'épée par exemple. Et ça ne me parle pas...

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En sortant de la rue Champlain je débouche sur un boulevard en travaux, que je longe avant d'arriver sur une promenade le long du St Laurent. Je suis en bas des collines que les anglais ont escaladées par milliers durant une nuit, avant de mettre une fessée aux soldats français le lendemain et de solder l'épopée de l'Amérique française (interprétation un peu locale de l'Histoire...)

Plus loin, il n'y a plus rien de touristique et un seul accès pour remonter sur le plateau, en plein sur les plaines d'Abraham, lieu du dit affrontement : un escalier. 400 marches de bois pour retrouver un peu d'altitude. Où finalement on n'est pas mécontent d'avoir encore le ventre vide à 3h de l'après-midi...
Je me ballade dans le parc aménagé là-haut, longe la citadelle et alors que le froid commence à venir (dès 16h ça commence), je me mets au chaud et bouquine un moment.

Le soir, j'avais vraiment une dalle de chacal et le dépanneur du bout de la rue n'avait rien d'inspirant. Dans mon organisme c'était l'émeute. Il y avait des enzymes syndicalistes qui hurlaient au scandale tellement ils n'avaient pas vu de protéines depuis des jours. En gros il me fallait une entrecôte. Le genre de gros casse-dalle que j'apprécie tout particulièrement avec Jibé et Domtom mes copains amateurs de barbaque. Mais ils ne pouvaient pas se télétransporter ici alors je n'ai même pas partagé. Et quand le serveur est revenu, il ne restait plus rien dans l'assiette de mes 300gr à point, des frites à gogo, de la salade et de la sauce aux 3 poivres. Rien à part le bol de sauce.

Sortant de là avec un double estomac et tout le lest que cela implique, il ne me restait rien de mieux à faire que mouler dans un fauteuil en lisant un conte indien. Avant d'aller écraser dans un lit qui couine, secouée par les mouvements de la baleine qui dormait en dessous...

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