Peut-être mon plus fort souvenir du pays maasai

Depuis que je suis rentrée, vous avez été plusieurs à réclamer les photos et ma petite prose.

N'ayant regagné mes pénates qu'hier soir, je suis loin de pouvoir tout mettre en ligne. Néanmoins en parcourant mes photos, j'ai réalisé que j'avais une petite série d'enfants adorables.

Or clairement, ce contact avec eux fut un des temps forts du voyage.

Un jour on a quitté la route après Llbissil, un bled 100% en tole ondulée, et entamé un trajet de deux heures de piste "Orangina secouez-moi". Après quoi on a atteint un village de manyattas, les maisons maasai. Tout de suite une nuée de petits schtroumphs nous a entourés.

Des enfants spontanés, joueurs, souriants, un peu canailles et rigolos.

Des enfants qui s'approchent de toi tête baissée pour recevoir le salut de l'adulte (chez les masai l'adulte passe la main sur la tête du petit en lui disant bonjour, c'est un formalisme très respecté et sans alternative). Puis qui se dérident rapidement et viennent alors se frotter à toi, se glisser dans tes jambes, te toucher, te sentir, tripoter ton appareil photo.

Des enfants qui rigolent dès que tu leur proposes un jeu tout bête, trop contents de s'amuser avec toi.

Des enfants manifestement avides d'apprendre (le niveau de réussite à l'équivalent de leur brevet en témoigne).

Des enfants qui savent reconnaitre la bienveillance (quand il y en a) dans le regard des visiteurs blancs, plus que dans leur portefeuille farci de shillings et de dollars.

Des enfants qui ont la vie rude (2x 2h de marche par jour pour aller à l'école, quand on a 7/8 ans, ce n'est pas rien) et qui savent se réjouir de trois fois rien.

Des enfants qu'on aime instantanément, à qui on voudrait garantir une scolarisation complète (surtout les petites filles) et de bonnes conditions sanitaires. Qu'on voudrait pouvoir laisser en se disant qu'un jour ils deviendront des adultes maîtres de leur destin, libres de choisir leur vie et fiers de leur triple identité maasai/kenyans/citoyens du monde (au moins autant que vous et moi).

Des enfants tellement pas comme les nôtres, tellement autrement touchants. A mes yeux, leurs sourires et la lumière dans leurs regards sont bien assez de raisons pour vouloir repartir à leur rencontre...