Un visa, et puis voila

Les meilleures choses arrivent toujours de façon inopinée.
En soumettant mon dossier aux autorités canadiennes, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Tout semblait aller en ma faveur, mais bon...je ne comptais pas trop sur le résultat et encore moins sur des délais rapides. Un monsieur québécois m'avait dit, au tél, dès le début, que ca prendrait un an.

Et puis la réponse québécoise est arrivée en un peu plus de 3 mois, alors j'avais enchainé sur la phase fédérale. La plus longue, qui vous arrache encore un bras (la procédure est couteuse) avant que vous ne vous arrachiez les cheveux à force d'attendre.

J'ai longtemps cultivé l'art de snober ma boite aux lettres, pour faire comme si de rien n'était. Pour ne pas céder au ras le bol et à l'usure nerveuse causée par l'attente, pour surtout ne pas virer à la fixation. Un soir l'hiver dernier, alors que quand même je commençais à me demander pourquoi rien n'avait évolué, j'ai reçu un courrier "deux en un" qui me faisait sauter une étape dans la procédure. Surprise ! C'était comme un cadeau de Noel un peu anticipé. Puis il y eut les fêtes, les dernières ici avant quelques temps. Puis il y eut le passage chez le médecin, et de là je savais que je pourrais compter deux mois avant la sortie du tunnel.

12/03/09 : j'étais au téléphone, justement avec le Canada. Des tonnes d'information fusaient dans la conversation, j'étais déjà à la limite de la noyade. Puis il y eut la petite fenetre MSN perdue au coin de mon écran géant, avec un petit "1" pour dire qu'"1" message était entré. Il y eut le clic mécanique pour aller voir de quoi il retournait. Et il y eut mes yeux dont j'ai cru qu'ils me mentaient. Un message titré "visa prêt à émission", un émetteur avec des mots comme "immigration", "paris", "canada" : c'était l'ambassade.

C'était le message de la délivrance. Et la conversation téléphonique se poursuivait. Mon cerveau s'est divisé en deux, avec un bout près du combiné et l'autre hystérique déjà en train de faire des sauts partout à travers l'appart. Puis j'ai pu raccrocher et les deux se sont retrouvés pour pousser des hurlements primaires de joie hystérique, et souffler, car c'est là que l'ampleur du soulagement nous montre que la pression était quand même bien présente depuis tout ce temps. Tout ce temps : quasi neuf mois. 38 semaines exactement.

Puis il y eut l'annonce autour de moi. La saturation de SMS, de courriels, de coups de fil. La chaude ambiance avec mes copains attentistes, sans qui l'attente eut été bien fade. Le hasard qui a voulu que ma cousine québécoise passe par Facebook quand je changeais mon statut. Une sorte de bond mental en avant, direction la sortie. Dans 45 minutes,on changera de jour. Demain sera mon 1er jour d'après procédure.

Plus qu'un AR vite fait à l'ambassade pour qu'ils me collent un autocollant (le visa en fait, qui est un document temporaire jusqu'au passage de douane). Départ dans 10 semaines. Le compte à rebours résonne dans mes oreilles, le dénouement se rapproche....ET J'AI LA NIAQUE MA PAROLE !!!