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MAGMA MENTAL
17 février 2009

Définition d'une journée au radar

Il est parfois des journées qu'on n'arrive pas à palper, et avec elles il est trop tard quand on réalise qui elles sont : des journées de coltard, de pâté, de radar.

La journée au radar, ca commence par un réveil standard, vers 7h, où on se dit qu'on reprendrait bien un peu de couette....et où on se réveille à 10h30.
Dans la foulée, on va se prendre un verre de jus d'orange, et on met le verre vide au frigo en laissant le jus dehors toute la journée. Après, on veut se faire un café et on en verse plein à côté ou, autre option, on s'oublie pendant qu'on verse le sucre et ca se finit en sucre au café.
Puis on s'en va lire ses messages, les nouvelles, faire sa petite ronde matudinale depuis son siège...et c'est là que ça se gâte.

Par un sortilège qui restera à jamais inexpliqué, on perd toute notion du temps. On sait bien qu'on a plein de trucs à faire, mais le cerveau n'allume pas. Impossible de se brancher sur soi-même, on divague dans tous les sens, incapable de vous concentrer. On perd conscience de qu'on est en train de faire, du reste peut-être qu'on ne fait rien, ou qu'on fait quelque chose mais que ce quelque chose n'est pas grand chose, peut-être que l'esprit est tellement ailleurs que dans le fond, tout ça, qu'importe.
Et puis à un moment, on regarde par la fenêtre en se demandant si quelque part le soleil s'est levé. Il faisait gris au réveil, il fait encore gris et...oh bah tiens, il est 16h. Oh pis tiens, on a oublié de prendre sa douche, pffff....

Education oblige, les principes d'hygiène peuvent prendre le dessus, pour qu'on se tracte péniblement jusqu'à la baignoire. Sorti de là, la salle de bains est une étuve...car en fait on est resté debout, hagard, sous l'eau chaude, pendant 3/4h. Sans ressentir le flétrissement de la peau des doigts, le ralentissement du pouls, sans se voir tout rouge en sortant de là car on ne percute même pas le grand miroir fixé au mur.

A un moment, un peu plus loin, on ressent un appel venu des entrailles : c'est ce qui arrive quand on n'a pas mangé depuis la veille. On se tâte entre aller dormir (qui dort dine) ou manger, car en ouvrant les placards et le frigo, on ne trouve rien à cuisiner et la pensée de sortir les marmites est déjà esclavante. La perspective d'une énième pizza n'étant pas forcément tous les jours réjouissante, on se finit à la soupe au Pistou en sachet. Une fois les papilles anesthésiées, on poursuit l'errance du jour dans le salon. En allumant la télé, on retrouve le faciès connu d'un journaliste et de sa coupe au bol, on ricane en l'imaginant encore une fois avec la soutane assortie à sa coupe de cheveux (David Pujadas en moine, comment ne pas se poiler ?). Là, on entend la sempiternelle rengaine d'un monde qui va mal, et on apprend que pour nous réconforter, ce soir la chaine offre une soirée spéciale grands criminels sanguinaires. Ouais...

Enfin le jour est tombé, la nuit est revenue. Le couloir de transition vers le lendemain.
On n'a pas mis un pied ni une aile de nez dehors de toute la journée, qu'on n'a pas vue passer de toutes manières. Le bordel laissé en travers du chemin la veille y est encore, le linge attend encore dans le tambour d'être étendu et même quand on se dit qu'on doit s'en occuper, deux minutes plus tard on a déjà oublié. Peu importe ce qui attend aussi dans la boite aux lettres, c'est le cadet de nos soucis. Les voisins continuent leur tapage habituel, mais on n'entend même plus, on s'en fiche.

La journée est vouée à disparaitre à jamais dans les limbes de l'oubli. On repart à la case départ, sous la couette. On poursuit son voyage en alternant des séries noires en streaming et des pages web, des blogs de bonnes plumes agitées depuis d'autres horizons.
On espère s'endormir sans peine, conscient que quelque chose dans la tête est en gestation, mais qu'il est trop tôt pour le définir.

Ca, c'est une vraie journée de radar, une qui ne sert à rien. Elles ne servent à rien et pourtant si elles arrivent, c'est bien qu'elles servent à quelque chose...
Mais quand même, là tout de suite, j'ai hâte d'être à demain.

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