L'effet septembre...
Ça y est, cette fois la page est tournée.
Une saison de moins dans mon compte à rebours, qui je l'espère n'aura pas le temps de se répéter d'ici à mon aller simple.
C'est la fin des shorts, des pièces de tissu format mini pour vaguement cacher son corps, des odeurs gourmandes, des melons balaises comme des pastèques, de la programmation télé estivale, de la vie en terrasse...plus que 9 jours avant que le calendrier ne me donne raison mais déjà la machine est calée.
Voici venu le temps des matins où même avant de sortir de son lit, on sent le froid de dehors et on jouerait bien volontiers les prolongations.
Le temps de ressortir les housses de couette et de se lever de bonne heure.
Le temps où la pluie brasse tout ce que les sols ont amassé de poussière, avant que les vents les charrient jusqu'à vos narines pour démarrer la saison des rhinites, sinusites et autres trucs en "ite" qui disent que le corps refuse la fin du cycle.
Le temps des armées de Eastpack aux arrêts de bus, trolls collégiens trahis sur leur âge par leur morphologie et leurs calculettes faciales.
Le retour des pantalons longs (pourquoi on n'écrit pas "pantalong", on dit bien "pantacourt" ?), des impers, des pulls et des chaussures fermées, avec option parapluie dans le sac.
La réapparition de la fonction "agenda" dans mon téléphone, et du kit infernal bloc-notes, crayons, trombones.
Le moment du passage chez le coiffeur pour la "petite coupe de rentrée"...
Le moment où la chlorophylle se retire des feuilles des arbres pour reculer dans les branches et le tronc afin de se protéger des carnages de l'hiver, et où les sucres accumulés en été filent vers les feuilles, en complétant leur jaune naturel de rouges en tous genres.
La fin des pêches et le retour des pommes et des poires.
La fin de la micro-tartine au réveil et le retour du bol de céréales.
Le repli des salades géantes sur les cartes de restaurants et la réapparition des plats chauds, même à midi.
Là où on choisit d'aller se faire un ciné plutôt qu'une ballade en vélo, la faute à la pluie.
Là où le marché se réveille, en inondant nos boites aux lettres de catalogues et coupons de réduc en tous genres. Mais aussi où potentiellement l'emploi se réactive.
La dernière ligne droite pour le pied de basilic au bord de la fenêtre, déjà il se contracte pour tirer sa révérence.
Les derniers jours avant que la lumière naturelle ne suffise plus et que les lampes s'allument un peu partout dans la maison.
Bref, l'été s'en va, la rentrée s'en vient.
Avec pour moi, le début (cet après-midi) de la session d'outplacement. Et un peu de freelance en vue. Et de l'intérim à rechercher. Et un forum de l'emploi canadien en octobre, à Paris. Et en croisant tout ce qu'on a de doigts, un autre AR à la capitale pour en finir avec ce CSQ et vite enchainer sur une autre attente : la phase fédérale. Et toujours en toile de fond, des prises de contact à tous les niveaux. Et encore du tri pour vider ma vie d'ici, doucement mais sûrement. Et encore des préparatifs en tous genres : je savais qu'une émigration était mille fois plus lourde qu'une expatriation mais purée, j'avais oublié tous les recoins de ma vie que j'aurais à traiter...un vrai job à temps plein cette histoire !
Mais surtout, qui dit rentrée dit, droit devant, le plus beau de l'année : savourer le dernier automne...(avec mon délice depuis l'enfance : aller dans les parcs pour shooter dans les tas de feuilles qui viennent d'être balayées, et les regarder s'envoler et virevolter doucement en redescendant au sol, puis enfin reposer par terre telle qu'elles doivent être : en vrac)
Bonne rentrée à tout le monde !