Mmm ces bons pollens qu'on les aime...

Et voila, la petite musique annuelle recommence. La faute au printemps.

Dans l'inconscient collectif, ça veut dire range tes pulls, sors tes lunettes de soleil et ta carte des GR/GN, vas prendre l'air car tu peux enfin sortir sans te peler les miches. Mais pour certains, ça signifie aussi batailler contre ses propres réactions physiques : ces fichues montées d'histamine. On remercie au passage la nature d'avoir créé les pollens et autres acariens. Tout petits mais super chiants. Même que moi, je me targue de cumuler une 3ème sensibilité : à ce je ne sais quoi de bien chimique qu'on met dans les parfums pour les stabiliser.

En fait on vit l'année en deux temps. Comme certains ont leur résidence d'hiver versus d'été, les allergiques ont la paix d'août à mars puis se galèrent jusqu'à fin juillet. On leur dit, ne sortez pas dans la nature (bah bien sûr je vais rester enfermée comme une crevarde, et puis quoi encore !), faites des tests pour désensibilisation (comme si j'avais le temps), prenez des antihistaminiques (oui tous les jours dans le café, puis dans la purée, puis dans le yaourt...c'est sympa ça donne un petit goût) et surtout prenez votre mal en patience (merci je me sens aidée là).

Tout commence un beau matin comme aujourd'hui, où il ne fait pas spécialement beau et où la terre est encore mouillée des giboulées des jours précédents. D'un coup vous partez dans une rafale d'éternuements dont vous ressortez avec la tête comme un chou-fleur et les yeux brûlants. Et pourtant, pas de fleurs ni de soleil autour de vous, juste des pollens. Des pollens qui en plus agissent en bande organisée, se relayant jusqu'à fin juillet histoire de bien vous entretenir. Sans compter que les allergènes font boule de neige entre eux. Dès que vous êtes sensibilisé, vous devenez sensible à tout. Vous traînez des rhinites en pleine chaleur, vous peinez à vous reposer, vous êtes assommé.

Si on ajoute le fait que je bosse dans une salle mitoyenne d'un labo de fabrication de cosmétiques (donc parfums) et en face d'une usine de traitement de céréales (donc des tonnes de micro-poussières qui virevoltent jusqu'à notre bâtiment) : pas besoin de préciser combien je me réjouis de venir ici chaque matin...

D'après les dernières estimations, nous sommes 30% à morfler chaque année pour cause d'allergies. L'OMS classe les allergies comme 4ème maladie planétaire et estime qu'en 2010, près de la moitié de la population mondiale pourrait être touchée. Les études se contredisent, mais il semblerait que les microparticules de carburants décuplent l'allergénicité de certains pollens. De même, la surconsommation d'antibiotiques (pas moi !) et l'hygiène excessive rendraient les occidentaux plus fragiles.

C'est vrai que des allergies, je n'en ai jamais eu en voyage dans ces endroits paumés que j'ai traversés...Comme quoi, c'est mon métabolisme qui le dit : il faut que je trace loin d'ici !!