La fin de l'auto-fardeau

Quand s'élèvent de grands débats de société, la plupart du temps je me lasse fissa de l'ergotage politico-démagogue et préfère me concentrer sur des solutions pratiques.
Ainsi, plutôt que de bidouiller des bouts de chandelles fiscales pour un coup inciter à acheter du neuf (jupettes), un coup alléger le budget auto (fin des vignettes), un coup démotiver à garder son vieux char (batterie sarkozyste), un coup recommander de pédaler sous la pluie (Vélib' remboursable si moyen de transport vers le lieu de travail), un coup encourager les gens à covoiturer (grèves RATP), peut-être qu'il serait temps de promouvoir l'auto partagée.

L'idée est en train de s'implanter dans ma ville des Lumières, sauf qu'aucune communication publique n'est faite sur le sujet, et je ne suis au courant que parce que mon paternel épluche le journal local jusque dans ses dernières lignes. L'info figurait sur une micro-colonne, en fin de journal, comme si elle n'était pas d'utilité publique !!

Ainsi donc, est en train d'émerger un système approchant le plus abouti à ma connaissance : le québecois COMMUNAUTO

Le principe est tellement simple que c'est à se demander pourquoi il n'est pas déjà généralisé à la planète entière. On s'abonne à l'année, on appelle ou on se connecte sur son espace personnel dans le site, on réserve un véhicule, et ciao bye bye. Au jour et à l'heure de la réservation, on se rend dans un simple parking et sans avoir à remplir des formulaires à 150 cases (type Hertz et consorts), on embarque son véhicule. Un char propre, contrôlé avant d'être remis à disposition, avec le plein d'essence. Le tarif à régler est directement proportionnel à la durée d'utilisation, avec une variante sur les longues distances : qu'il s'agisse de passer le périph pour une virée Ikea, d'un petit AR de 2h pour remplir le frigo en vue du gros barbecue à la maison samedi, d'un dimanche à la brocante dont on va forcément ramener des conneries, ou de tracer à la campagne pour un WE de VTT : on fait son choix et on pilote sa dépense en fonction.

Las, les petites annonces pour trouver une occasion en or potable
Las, devoir payer un parking, des amendes de stationnement, de l'assurance
Las, se faire rouler en permanence par les garagistes parce qu'on ne parle pas le langage des boulons
Las, cette vision d'horreur du nuage noir sortant du char quand on démarre les matins d'hiver
Las, le compte bancaire qui se vide à mesure que le réservoir d'essence se remplit
Las, les soirs au resto où on reprendrait bien de ce bon vin mais non non non, boire ou conduire il faut choisir
Las, la contribution fautive à la dette écologique

Qui plus est, cet abonnement est cumulable avec la carte de transports en commun.
Une prise d'abonnement, une gestion à distance, une juste répartition de ses modes de transport selon les besoins RÉELS, un moindre effort personnel pour une participation utile au désengorgement de la ville et à l'allègement du carnage environnemental.

Bienvenue dans l'ère du VRAI multimodal : ce matin je pars au travail, il fait froid, je vais prendre le métro. Ce soir en partant du boulot je vais me faire un ciné dans le centre, j'aurai plus vite fait d'y aller en vélo qu'en bus, qu'à cela ne tienne j'ai ma carte. Et ce WE, je pars au ski avec les amis. Faut pas que j'oublie d'aller réserver la voiture.

Alors, quand on me demande de définir la qualité de vie à la montréalaise, je crois que là c'est la preuve par l'objet, non ?

Pour s'informer sur l'état de l'art : voir le site du World CarShare Consortium

Comments

[Marie]

Mais qu't'es con j'adoooooore !
Tu sais ce qui me réjouit le plus dans l'affaire ? C'est que quans vous viendrez à Montréal, tu pourras pas faire des dérapages frein à main sur la glace avec MA caisse !! :p

[Ice Kapom]

Et comment que je fais moi pour assouvir ma passion pour le tunning avec ce systeme ?

http://www.dailymotion.com/video/xi3c1_striptease-1353-db